
Retour sur les ateliers citoyens - Estuaire de la Touques
- 13 juin
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Du 23 au 26 avril 2025, trois communes de la communauté de communes Cœur Côte Fleurie (Touques, Trouville-sur-Mer et Deauville) ont accueilli une série d’ateliers citoyens consacrés à l’estuaire de la Touques. Ces rendez-vous ont permis aux habitants de s’approprier les diagnostics réalisés par l’équipe de maîtrise d’œuvre du plan-guide territorial et d’échanger autour de pistes d’action concrètes pour mieux prendre en compte le fleuve et les enjeux de l’eau.

Supports d’animation de l’atelier © Lucie Jean – estuaire de la Touques 2025
Une entrée en matière sensible et partagée
Chaque rencontre s’ouvrait sur une exposition libre d’accès, offrant une immersion dans les paysages de la Touques à travers les photographies de Lucie Jean ainsi qu’une synthèse du diagnostic technique. Les ateliers ont ensuite permis d’explorer quatre défis du territoire : mieux gérer les risques liés à l’eau, renforcer les coopérations, développer les mobilités douces et améliorer les espaces publics.

Extrait de la fresque photographique © Lucie Jean – estuaire de la Touques 2025
Une attention accrue pour l’eau et le vivant
Les participants ont salué la mise en lumière du fleuve, souvent relégué à l’arrière-plan. Des attentes se sont exprimées : associer plus largement le Pays d’Auge, valoriser la biodiversité, intégrer les enjeux de logement. Plusieurs questions sont revenues : que deviendront les propositions ? Quelle est la qualité de l’eau ? Comment gérer l’ensablement ou les grandes emprises privées à proximité de la Touques ? Faut-il rendre la Touques navigable ou d’abord préserver son équilibre écologique ?
Des solutions fondées sur la nature pour mieux gérer les risques

Présentation du diagnostic © Lucie Jean – estuaire de la Touques 2025
Un constat partagé : il faut « laisser le fleuve s’exprimer » et sortir de la logique de canalisation héritée du passé. Malgré les contraintes, beaucoup jugent pertinente l’idée de relocaliser des habitations des zone inondable et végétaliser massivement l’espace public. Sont aussi évoquées : la restauration des ripisylves (forêts riveraines des cours d’eau), création de zones humides, adaptation du PLUi (Plan Local d’Urbanisme intercommunal). Des idées émergent, comme un « MuséoTouques » dans l’ancienne salle des fêtes inachevée Palladium ou un « chemin de Touques » inspiré du sentier littoral. Les habitants privilégient des solutions fondées sur la nature, moins coûteuses sur le long terme, mais qui demandent un accompagnement technique et pédagogique.
Coopérer pour mieux agir
Des formes de mobilisation sont proposées : conseil de la Touques, charte citoyenne, fête annuelle de l’estuaire ou du bassin versant…. Les idées foisonnent : classes nature pour les écoles, pontons pour canoës, sentiers pédagogiques, jardins partagés en bords de fleuve, événements artistiques… mais aussi actions de prévention (consignes d’inondation dans les immeubles, référents de quartier formés aux risques, nettoyage participatif des berges). Pour les habitants, la Touques pourrait être davantage un marqueur identitaire du territoire, elle est témoin d’histoires locales, c’est aussi un réservoir de biodiversité et un espace de loisirs à réinvestir.
Des mobilités douces à réinventer
Les mobilités douces suscitent un intérêt fort mais se heurtent à des obstacles : discontinuités, emprises privées, coût des infrastructures. Des pistes sont évoquées : parking relais en entrée de ville, passerelles piétonnes, pistes cyclables perméables, sentier de halage. Certains souhaitent relier le marais de Blonville au Mont Canisy, installer des vélos en libre-service à la gare ou transformer la D677 en voie désimperméabilisée. Le besoin d’expérimenter et d’ajuster ressort nettement.

Animation de l’atelier à Trouville © Lucie Jean – estuaire de la Touques 2025
Pour des espaces publics plus accueillants
Le diagnostic partagé par les participants : les berges de la Touques sont sous-exploitées et invisibilisées, une partie des espaces publics est encombrée par la voiture et est de fait peu conviviale, la zone d’activités et son entrée de ville peu hospitalières. Les habitants appellent à redonner de la place à la nature, à l’eau et aux usages piétons dans les aménagements. Ils imaginent une promenade continue le long du fleuve, des aires de pique-nique, des équipements sportifs légers, des ponts et des traversées mieux connectées. Dans les centres-villes, ils demandent plus d’espaces de respiration, de jeux, de rencontres. Quant à la zone d’activités, sa transformation est jugée indispensable face aux défis écologiques et sociaux : désimperméabilisation, végétalisation, offre de logement pour les travailleurs…
Prochain rendez-vous : la fête de l’estuaire
Les propositions issues des ateliers nourriront les futurs scénarios d’aménagement. Certaines zones à forts enjeux feront l’objet de scénarios plus approfondis. Prochaine étape : la Fête de l’estuaire de la Touques, samedi 28 juin 2025. L’exposition y sera enrichie, accompagnée de médiations et d’animations : paddle, pêche, concerts, ateliers sur le cycle de l’eau… Un moment convivial pour continuer à faire vivre le dialogue autour du fleuve.